9 décembre 2009

Plaidoyer pour une semestrialisation réelle en France.


A observer le fonctionnement universitaire en Suède, une des différences frappantes tient à la semestrialisation, terme technique renvoyant non pas à un découpage de l'année académique en deux années tel qu'on le concevrait spontanément en France, mais à une organisation fondée sur une unité semestrielle, le semestre étant en gros la moitié d'une année normale.


Reprenons les choses pour être clair. Il y a encore peu de temps, avant 1998 et les négociations du processus de Bologne, aucune unité de mesure commune n'existait au plan de l'enseignement supérieur européen. Titulaire de sa maîtrise de droit des affaires, M.Dupont pouvait donc difficilement s'exporter dans un autre pays, ou en tout cas avec moins de facilité que dans un système harmonisé. Or c'est précisément l'intention des gouvernants dans la fin des années 1990: on souhaite une harmonisation européenne, exprimée en crédits européens -ECTS- et fondée sur l'unité semestrielle, dans l'espoir de développer mobilité et européanisation des études.


12 années plus tard, je remarque surtout qu'en France l'instauration du système est faite de travers. Pour le pire ou le meilleur sans doute: on préserve peut-être la difficulté qui est la nôtre et qui pare nos diplômes d'un certain prestige dans l'imaginaire collectif international, mais on va certainement contre une souplesse pratique qui me semble très souhaitable. Concrètement, quand un étudiant signe son inscription universitaire, il s'engage pour une année. Ceci parait absurde dans un système où l'unité est le semestre, il faudrait, dans un souci de cohérence, s'engager pour un seul semestre. Ici en Suède les étudiants s'inscrivent où ils veulent. Par exemple un semestre à étudier l'espagnol, puis un semestre l'anglais, puis ils décident de voyager un peu avant de reprendre un semestre d'anglais quelques mois ensuite, bref leur liberté est réelle. Pensons aussi au taux d'échec retentissant en première année, sans doute serait-il très bénéfique de prévoir une réorientation absolue et simple comme possibilité. Au pays de la pâtisserie sophistiquée, les études n'échappent pas à la complexité, avec par ricochet une pression accrue sur les épaules étudiantes. J'aurais personnellement envisagé très différemment mes études si j'avais eu l'opportunité, chaque semestre, de faire quelque chose de différent, sans pour autant nuire à la continuité de mon cursus. Mais j'ai poursuivi, tête dans le guidon, comme la plupart d'entre nous...


A saluer donc, ce genre d'argumentaire. Et à méditer en termes d'expatriation universitaire.

2 commentaires:

  1. Je pars pour Lund en Août, et j'ai déjà cru comprendre que les semestres étaient en réalité, la division des années. Mais alors donc, y'a-t-il des vacances scolaires, que les expatriés aient l'occasion de faire un retour au bercail durant l'année ?

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  2. Bonjour! Oui a Lund l'unite de mesure academique est bien l'annee, mais etudiante pour une annee Erasmus ca ne change pas grand-chose en pratique d'un point de vue francais. Rassure-toi pour ce qui est des vacances, le systeme universitaire est tres flexible. Il y a des chances que tu sois libre entre mi-decembre et presque fin janvier, ceci dependant a vrai dire du calendrier des cours que tu auras choisis. Mais pas de crainte a avoir, ce ne seront pas les vacances qui manqueront!

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