30 juillet 2009

Photographier scandinave, ou l’art de maîtriser les nuages.

Voyager en Suède peut s’avérer décevant pour le photographe amateur, confronté à une sous-exposition fréquente. Comment dépasser cette frustrante limite ? Si je ne vois aucune méthode miraculeuse poindre à l’horizon, quelques indications seront peut-être utiles en ce sens.


Avant d’en attaquer la substantifique moelle, il faut bien comprendre à quoi tient cette sous-exposition. Quand on évalue une photographie à l’aune de cette notion, il s’agit très simplement d'une appréciation de la lumière présente. C’est cette dernière qui est appréhendée par les appareils photos. Les couleurs peuvent être vives et harmonieuses, si l’éclairage ne suit pas le cliché est raté. Quand on cherche à photographier un sujet à proximité, un flash permet éventuellement de limiter les dégâts. Mais pour ce qui est des scènes un peu éloignées ou dont la profondeur est patente, seule la lumière du ciel pourra être mise à contribution. Or les cieux nordiques seraient, à en croire les mauvaises langues, un brin plus maussades que leurs cousins équatoriaux. Résultat : les nuages appliquent un filtre terne aux objets reproduits, parfois trop fort pour rendre avec justice les nuances colorées.


On peut jouer, malheureusement faiblement, contre ce triste phénomène. Il faut en premier lieu faire varier la sensibilité ISO de l’appareil. Une sensibilité plus forte permettra de capter davantage, et inversement. Les appareils numériques permettent d’apprécier en temps réel ces avantages sur l’écran d’aperçu automatique, ce qui vous permettra d’ajuster au mieux ce paramètre essentiel.


Une autre technique, plus rentable si ses conditions sont réunies, consiste à saisir l’instant éphémère où le soleil est dégagé. Pour les plus courageux, on pourra aussi jouer sur l’heure, en essayant de capturer la lumière à l’aube, quand elle rase les paysages. Ses ombres plus effilées et ses spectres écarlates récompenseront votre zèle.


Enfin, peut-être plus marginalement mais avec parfois des résultats spectaculaires, la retouche logicielle permettra de sauver des clichés. Photofiltre et GIMP sont deux logiciels gratuits –le premier plutôt simple, le second d’ambition plus professionnelle- à cette fin. Paint Shop Pro et surtout Adobe Photoshop sont quant à eux des éditions à but –et à prix…- professionnels. Sans entrer dans le maquis des possibilités techniques offertes, une en particulier est à indiquer : il s’agit des ajustements lumineux par les courbes, selon la terminologie de Photoshop. Un diagramme en forme de diagonale se présente à vous. Vous devriez pouvoir créer deux points de part et d’autre, par simples clics, de façon à créer un « S ». Les changements introduits sont appliqués en temps réel, ajustez l’image selon vos goûts. Faites-le en douceur toutefois, manipuler excessivement créera du bruit –terme technique pour la bouillie de pixels-.


Ces délicatesses techniques auront au moins leur contrepartie pratique : il n’est guère indispensable de prévoir des filtres UV pour aller en Suède. Bonne chasse aux images!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire